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Toonuki
19 mars 2016

Semaine 06 à Trois-Rivières

Première semaine de cinq jours pour moi. Les autres semaines, c'était soit parce que j'avais journée pédagogique, soit à cause du verglas.

Cette semaine, pas de "BD-journal" parce que je travaille sur une petite BD de trois pages. Vous la verrez bientôt.

Pour le cours de Photo, on nous a confié un projet qui peut durer environ six semaines, qui s'intitule "À la manière de...". C'est un travail de composition et d'analyse qui vise à s'inspirer d'oeuvres d'artistes professionnels, pas nécessairement photographes, pour pouvoir ensuite produire une photo... à sa manière, d'où le nom, c'est-à-dire en imitant son style de composition.

Pour ma part, comme ce qui m'intéresse le plus c'est le milieu de la bande dessinée, j'ai naturellement choisi un auteur de bande dessinée, ou "bédéiste", et j'ai opté sur Jimmy Beaulieu. Voici pourquoi :

1- Il fallait un projet réalisable en photo, surtout au stade où je suis rendue. J'ai pas encore appris à utiliser un flash ou à photographier dans un studio par exemple. Jimmy raconte très souvent des histoires mettant en scène deux personnages dans une pièce (le plus souvent le salon ou la chambre). Sinon, parmi les trucs réalisables, il y a la thématique des superhéros, surtout superhéroïnes, qui revient assez souvent.

2- Il fallait pas un truc trop stylisé. Bien que le dessin et la photographie, comme pour d'autres médiums du même genre, ont des caractéristiques communes, reste qu'il y a pas mal de différences. Pour reprendre mes leçons apprises au cours, la photographie artistique est l'art de montrer un sujet réel du point de vue de l'auteur, ou du moins d'en donner un si c'est une commande. Pour un seul sujet, par exemple une chaise, il serait possible de donner des ambiances différentes et ainsi créer chez celui qui regarde la photo des sentiments différents. Ça pourrait par exemple parler de l'abscence, du vide ou de la solitude, ou bien évoquer la nostalgie, la rêverie ou même le progrès. Il existe plein de possibilités.

En dessin, c'est pas tout à fait la même chose parce que là, on part de rien. On a juste une feuille de papier ou un écran blanc. C'est donc au dessinateur de matérialiser un sujet de sa tête. À moins de faire du dessin d'observation, bien sûr. Et quand on dessine, on a notre façon à nous de représenter le réel. C'est le style. Vous prenez comme sujet un homme. Entre un dessin de Hergé, de Franquin et de Michel Rabagliati, même une personne qui a pas étudié en design constatera une différence entre les trois représentations. Parfois, le dessin est réaliste, donc qui ressemble à la réalité, comme par exemple les Flash Gordon ou The Dark Knight, et parfois on déforme carrément la réalité, comme les Peanuts. Il existe aussi un intermédiaire appelé le semi-réaliste. La ligne claire fait partie de cette catégorie.

Bref, pour en revenir à mon projet "À la manière de...", au moment du choix, je devais me demander si tel dessinateur se démarquait réellement pour sa composition ou bien à cause de son style graphique. Il fallait pas faire du copier-coller d'une oeuvre mais bien de reproduire "l'essence" de l'auteur. Pour donner un exemple tout simple: l'année dernière, j'ai été voir Paul à Québec au cinéma. Bien que j'aie apprécié le visionnage, j'ai été plutôt déçue du fait que j'avais pas l'impression de voir du Rabagliati. C'est juste l'histoire qui est inspiré. Les seuls moments "BD" du film sont les séquences animées et le texte de mise en contexte quand on change de mois. Mais tout ça, c'est normal : d'une part, le cinéma et la BD sont deux médiums très différents avec chacun leurs avantages et inconvénients. D'une autre part, chez Rabagliati, c'est beaucoup plus le visuel qui le démarque, parce que son dessin est très stylisé. Au visionnage du film, j'ai pas senti son "essence" et c'est ça qui par moment me décrochait du film. Je voyais pas Paul, je voyais François Létourneau jouer Paul. Je voyais pas Lucie, je voyais Julie Le Breton jouer Lucie. Après, ça enlève en rien les qualités du film, ça reste un beau petit bijou cinématographique qui aborde ces sujets tabous de notre société que sont la vieillesse, la maladie et la mort.

Pour prendre un autre exemple, je vais parler d'un autre film inspiré d'une BD très connue: Tintin et le Mystère de la Toison d'Or. Hergé aussi a son style à lui qu'on reconnaît automatiquement. Mais Hergé a aussi un autre truc qui permet aux lecteurs de savoir s'ils sont en train de lire un Tintin ou un Quick et Flupke, au-delà de regarder le titre de l'album : c'est ce qu'on appelle un gimmick. Un gimmick, c'est une phrase, un comportement ou une scène qui se répète et qui caractérise l'auteur ou bien un univers. Autrement dit, ce sont des "clichés" personnalisés. Souvent on en parle dans un contexte d'humour, mais même en dehors de l'humour, on peut retrouver des gimmick. Quels sont les gimmick des Tintin? Les insultes du capitaine Haddock, les inventions du professeur Tournesol, les pitreries des Dupondt, etc. Alors il est plus facile de créer une fan-fiction de Tintin. Pas nécéssairement une garantie de qualité, mais quand même... Bien qu'Hergé n'ait jamais voulu que sa série soit repris par d'autres auteurs, il a pu confier de son vivant ce privilège trois fois pour les trois films suivants: Le Mystère de la Toison d'Or, Les Oranges Bleues, avec acteurs, et Le Lac aux Requins, en dessin animé. Ces trois films sont des histoires tirées d'auncun album de la collection. J'ai pu voir les deux films en prise de vue réelle. J'ai pas spécialement capoté lors du visionnage, en tout cas pas autant que Le Secret de la Licorne de Steven Spielberg. Il y a pas mal de moments lents et de scènes de bla-bla et les scènes d'actions sont pour la plupart assez mous. Mais au moins, tout au long du visionnage, j'avais bien l'impression de voir DU Tintin. Mais par quelle magie cela était-ce possible? Eh bien grâce aux gimmick, j'ai reconnu l'univers de Tintin. Même la parodie du Bye-Bye avec Louis Morissette et Jean-François Mercier a bien cerné les caractéristiques de l'univers.

Dans la série Paul, il y a très peu de gimmick, voire pas du tout. C'est normal, ça se veut des histoires de personnes normaux, banals. Notre vie est pas scriptée comme dans les films ou les romans. Ce qui fait que sa version cinématographie se démarque peu par rapport aux autres films québécois qui ont le même genre de monde ou d'histoire. Alors que Jimmy a d'une certaine manière ses propres gimmick dans ses dessins et histoires, dont la plupart sont facilement reproduisable dans un autre support, ici la photo. Il y a aussi ce qu'on appelle les sujets de prédilection, c'est-à-dire des sujets qui reviennent très souvent. Après, est-ce que je vais réussir à retranscrire son "essence" dans mon projet, ça on verra bien...

***

Vendredi, j'ai pu aller en soirée au Salon du Livre de Trois-Rivières, c'était vraiment cool. J'ai pu parler à des personnes passionnées.

Et maintenant, les dessins de carnet de la semaine :

2016_03_19_dororo_180Dororo, tiré du manga éponyme d'Osamu Tezuka

2016_03_19_hericendre_feurisson_typhlosion_180Héricendre (Cyndaquil), Feurisson (Quilava) et Typhlosion

2016_03_19_amphinobi_180Amphinobi (Greninja)

2016_03_19_mewtwo_180Mewtwo

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Toonuki
  • Il s'agit d'un blog où je mettrai en ligne quelques unes de mes BD ou illustrations. Je suis également passionnée d'animation, de folklore, de romans jeunesse, de renards et de jeux vidéo.
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